Avec l’adoption du Référentiel Sénégal 2050, le pays s’engage dans une transformation profonde pour devenir une nation souveraine, juste et prospère. Dans cette optique, l’horticulture joue un rôle déterminant. Ce secteur stratégique, au centre des politiques agricoles, doit répondre à une demande croissante en fruits et légumes, à mesure que la population atteindra près de 39 millions d’habitants d’ici 2050. Ainsi, cet article explore les différentes dimensions de l’horticulture dans le cadre de la mise en œuvre du Référentiel Sénégal 2050.
1. L’horticulture comme levier de souveraineté alimentaire
Le Référentiel Sénégal 2050 fixe comme ambition d’atteindre la souveraineté alimentaire grâce à une agriculture à la fois productive et résiliente. L’horticulture, qui représente une part importante de la production agricole, en est un pilier stratégique.
Les fruits et légumes tels que la mangue, l’oignon, la tomate ou le melon sont à la fois essentiels à la nutrition des ménages et à l’économie nationale.
Actions clés prévues :
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Augmenter les rendements par l’introduction de semences améliorées adaptées au climat local.
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Réduire les pertes post-récolte (estimées à près de 30 %) via l’extension des infrastructures de stockage modernes.
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Valoriser les surplus par la transformation locale afin de réduire la dépendance aux importations.
Par conséquent, l’objectif est clair : faire du Sénégal un exportateur net de produits horticoles d’ici 2035 tout en assurant l’approvisionnement des marchés locaux.
2. Dynamiser l’économie rurale à travers l’horticulture
Le Référentiel Sénégal 2050 identifie l’horticulture comme un moteur pour corriger les inégalités entre zones rurales et urbaines. Or, bien que les régions comme le Nord et le Sud soient riches en exploitants horticoles, elles demeurent peu dotées en équipements et technologies.
Initiatives structurantes :
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Développement des agropoles (comme l’Agropole Sud à Ziguinchor, Kolda, Sédhiou) pour mieux structurer les chaînes de valeur.
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Renforcement des capacités des producteurs via la formation en gestion, irrigation moderne et techniques agroécologiques.
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Facilitation de l’accès au financement pour permettre l’achat de matériels innovants (irrigation goutte-à-goutte, serres, etc.).
Ainsi, ces investissements devraient permettre de tripler les revenus des exploitants d’ici 2050 et de créer plusieurs millions d’emplois durables.
3. Répondre aux défis environnementaux par une horticulture durable
La durabilité environnementale est une priorité transversale du Référentiel Sénégal 2050. Le secteur horticole, exposé aux effets des changements climatiques, doit impérativement s’adapter.
Stratégies durables proposées :
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Adoption de l’agriculture intelligente face au climat (CSA) à travers l’usage de capteurs d’humidité, de données météo, etc.
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Transition énergétique avec l’utilisation de l’énergie solaire pour irriguer et conserver les produits.
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Pratiques agroforestières pour préserver la biodiversité, ralentir l’érosion et maintenir la fertilité des sols.
En conséquence, d’ici 2050, 30 % des terres agricoles devront être exploitées selon des principes agroécologiques, selon les orientations du Référentiel Sénégal 2050.
4. Répondre à la demande des marchés B2B
Les marchés B2B (supermarchés, hôtels, restaurants, exportateurs) sont en plein essor au Sénégal. Pour les satisfaire, il est indispensable de renforcer la qualité, la logistique et la certification des produits horticoles.
Actions prioritaires :
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Adoption de certifications de qualité comme GlobalG.A.P., pour favoriser l’accès aux marchés internationaux.
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Installation de centres de stockage frigorifiques dans les zones à forte production.
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Création de corridors logistiques pour acheminer les produits frais vers Dakar ou les marchés sous-régionaux.
Ces mesures permettront au Sénégal de doubler ses exportations horticoles d’ici 2040 et de renforcer sa compétitivité sur les marchés régionaux.
5. Une transformation économique portée par l’horticulture
Le Référentiel Sénégal 2050 positionne clairement l’horticulture comme un levier de transformation économique nationale. Elle constitue une source de diversification des revenus et de résilience pour les territoires.
Mesures stratégiques à l’appui :
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Numérisation de l’agriculture : plateformes digitales pour relier producteurs et acheteurs.
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Structuration des producteurs en coopératives pour mutualiser les ressources et améliorer les marges.
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Soutien à la recherche locale pour développer des variétés adaptées et résilientes.
Finalement, l’horticulture devra représenter une part significative du PIB agricole à l’horizon 2050, consolidant la place du Sénégal comme leader régional dans l’agro-industrie.
Conclusion
L’horticulture au Sénégal n’est plus un simple segment agricole : c’est un pilier de transformation économique, sociale et écologique. Le Référentiel Sénégal 2050 propose une feuille de route ambitieuse et cohérente pour faire de ce secteur un moteur de souveraineté et de développement. En investissant dans la technologie, la durabilité et l’humain, le Sénégal pose les jalons d’une croissance inclusive et résiliente. C’est dans les champs et les serres que se joue l’avenir d’un Sénégal souverain, juste et prospère.
FAQ – Référentiel Sénégal 2050 et horticulture
1. Qu’est-ce que le Référentiel Sénégal 2050 ?
C’est une stratégie de développement à long terme qui vise un Sénégal souverain, équitable et résilient d’ici 2050.
2. Pourquoi l’horticulture est-elle prioritaire dans cette vision ?
Parce qu’elle peut garantir la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté rurale et créer des débouchés à l’export.
3. Quels sont les objectifs phares pour l’horticulture ?
Triplement des revenus des producteurs, réduction des pertes post-récolte, exportations doublées, pratiques agroécologiques étendues.
4. Quelles actions concrètes sont prévues ?
Agropoles, semences améliorées, chambres froides, certification qualité, soutien à l’innovation, numérisation du secteur.
5. Comment l’environnement est-il intégré ?
Par l’agriculture intelligente, la transition énergétique et la préservation des écosystèmes agricoles.