juin 19, 2025

La vente de légumes au Sénégal

La vente de légumes au Sénégal est une activité stratégique. Elle est importante pour l’autosuffisance alimentaire nationale et pour l’insertion économique des jeunes et des femmes dans les zones rurales. En effet, la vente de légumes au Sénégal contribue largement à l’économie locale. Cela est particulièrement vrai dans les régions de Niayes, du bassin arachidier, de la vallée du fleuve Sénégal ou encore en Casamance. Ainsi, la commercialisation des légumes, tels que l’oignon, la pomme de terre, le chou, la carotte, le gombo et l’aubergine, alimente non seulement les marchés locaux, mais aussi les plateformes de distribution urbaine et les circuits d’exportation régionale.

Cependant, cette vente de légumes au Sénégal n’est pas sans défis. On observe notamment une volatilité des prix, une forte saisonnalité, une surproduction ponctuelle, ainsi que des difficultés de conservation. De plus, la dépendance aux intermédiaires et le manque d’informations de marché compliquent la situation. Pour les coopératives maraîchères et les jeunes agri-preneurs, il est donc essentiel de comprendre les tendances et les spécificités selon le type de légume. Cela permet d’ajuster les stratégies de production, de stockage et de mise en marché. Dans cet article, nous passons en revue les dynamiques de commercialisation des principaux légumes cultivés au Sénégal. Nous présentons également des conseils pratiques, des chiffres et des exemples à l’appui.

La vente de légumes au Sénégal : un marché à haute intensité concurrentielle

Le poids de l’oignon dans l’économie maraîchère sénégalaise

L’oignon est sans doute le légume le plus cultivé et consommé au Sénégal. La production annuelle a dépassé les 450 000 tonnes en 2023 (source : Direction de l’Horticulture). Il représente plus de 40 % du tonnage total des légumes produits.

Périodes de vente et prix moyens

La saison de production locale s’étend de février à juin. La saison de pénurie va, quant à elle, d’août à novembre, avec des importations venant des Pays-Bas et du Maroc. Le prix moyen au kg est :

  • En période d’abondance : 150 FCFA

  • En période de pénurie : 400 à 500 FCFA

Défis majeurs

L’absence de chambres froides cause une perte post-récolte pouvant atteindre 30 %. De plus, les ventes se concentrent à Kaolack, Dakar et Touba. Par ailleurs, la faible transformation (échalotes séchées, oignon déshydraté) limite la valeur ajoutée.

Conseil pour les producteurs : il est recommandé d’investir dans des filets de séchage et de mutualiser des unités de stockage. Cela permet de mieux gérer l’offre et d’éviter la chute des prix.

La commercialisation de la pomme de terre, un produit en croissance maîtrisée

Un légume en forte demande urbaine

La pomme de terre est désormais intégrée dans l’alimentation quotidienne des ménages sénégalais. Cela a favorisé un fort développement de sa culture dans les zones de Thiès et de la Vallée.

Données clés

La production annuelle est d’environ 110 000 tonnes (2023). Le calendrier de production s’étend de février à mai. Le prix moyen de vente est :

  • Sortie champ : 200 FCFA/kg

  • Détail urbain : 400 à 600 FCFA/kg

Difficultés rencontrées

Le coût élevé des semences importées constitue un frein. La conservation est limitée, car elle nécessite des frigos ou silos ventilés. Enfin, les importations en période creuse font baisser les prix.

Par exemple, sur 1 hectare, un rendement moyen de 25 tonnes génère un chiffre d’affaires brut de 5 000 000 FCFA, si le kg est vendu à 200 FCFA. Cependant, les charges (semences, engrais, main-d’œuvre) peuvent atteindre 2,5 millions.

Vente des choux et carottes – deux piliers des marchés urbains

Vente des choux au Sénégal

La période de production va de novembre à mars. Le prix moyen varie entre 100 et 200 FCFA/kg. Les débouchés incluent les marchés urbains, la restauration collective, ainsi que l’export vers la Gambie et le Mali.

Cependant, les choux sont très sensibles à l’excès d’eau, ce qui entraîne un risque de pourriture. De plus, la surproduction fréquente dans les Niayes complique la gestion des stocks.

Vente des carottes – une culture exigeante mais rentable

Le rendement moyen est de 30 à 40 tonnes par hectare. Le prix moyen est de 300 FCFA/kg. Parmi les problèmes courants, on trouve la difficulté de stockage, la présence de vers et l’irrégularité des calibres.

Il est important de savoir qu’une carotte de qualité doit peser entre 100g et 150g. Ainsi, le calibrage est crucial pour séduire les acheteurs professionnels.

Vente de l’aubergine et du gombo – opportunités dans les niches de marché

La vente de l’aubergine

La culture de l’aubergine s’étend presque toute l’année. Son prix de vente varie de 100 à 250 FCFA/kg. Les types les plus recherchés sont l’aubergine violette et l’aubergine africaine (Solanum aethiopicum).

Un avantage certain est que l’aubergine bénéficie d’une bonne conservation naturelle de 7 à 10 jours après récolte. Pour cela, la stratégie recommandée consiste à cibler les restaurateurs et boutiques bio, notamment pour la variété africaine.

La vente du gombo – produit de niche avec fort potentiel

Le rendement moyen est de 8 à 10 tonnes par hectare. Sur les marchés urbains, le gombo se vend frais à 400 FCFA/kg. Le gombo séché peut atteindre jusqu’à 1 500 FCFA/kg.

Une astuce efficace consiste à sécher le gombo au soleil ou à l’abri de la poussière. Cela permet de conserver sa valeur ajoutée, notamment pour les exportations vers la diaspora.

Questions-Réponses fréquentes sur la vente de légumes au Sénégal

Où vendre ses légumes au meilleur prix ?
Les marchés urbains (Dakar, Touba, Thiès), les plateformes numériques comme HortiConnect, ainsi que les groupements d’exportation sont les meilleurs canaux.

Comment éviter la chute des prix en cas de surproduction ?
Il convient de planifier la production avec d’autres producteurs, d’investir dans la conservation et de cibler des niches (transformation, exportation, circuits courts).

Quels légumes ont la meilleure marge ?
Le gombo séché, la carotte calibrée, et les aubergines africaines bio offrent les meilleures marges si bien valorisés.

Comment mieux négocier avec les acheteurs ?
Soyez informé des prix du marché, proposez des produits bien emballés, soignez la présentation et privilégiez la régularité.

Existe-t-il des subventions pour vendre ses légumes ?
Oui, certains projets (PIESAN, DER/FJ, FNRAA) financent des équipements de stockage, conditionnement et transport.

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