mai 12, 2025

L’horticulture au Sénégal : plus qu’un simple secteur agricole

L’horticulture au Sénégal est aujourd’hui l’un des segments les plus dynamiques de l’agriculture sénégalaise. Elle englobe la production de légumes, fruits, fleurs, plantes ornementales et médicinales, répondant à des enjeux économiques, sociaux et écologiques majeurs. Loin d’être limitée à la production vivrière, elle soutient l’emploi rural, l’autonomisation des femmes, la sécurité alimentaire et la croissance des exportations agricoles.

En 2023, l’horticulture au Sénégal représentait environ 15 % du PIB agricole. Elle mobilise des centaines de milliers d’actifs, notamment des femmes regroupées en coopératives pour la culture maraîchère, la transformation artisanale ou la vente directe. Des filières comme la tomate, l’oignon, le piment, le melon, le haricot vert ou les fleurs tropicales bénéficient d’un appui croissant à travers les politiques publiques, la coopération internationale et la demande des marchés locaux et internationaux.

L’écosystème horticole sénégalais, riche et structuré, offre un potentiel considérable pour les exploitants agricoles, les jeunes en reconversion, les PME agroalimentaires et les exportateurs.

Qu’est-ce que l’horticulture ?

Définition de l’horticulture

L’horticulture au Sénégal se définit comme la culture intensive et diversifiée de végétaux à haute valeur ajoutée. Elle inclut les fruits, légumes, plantes ornementales, médicinales et aromatiques, avec des cycles de production courts, une forte main-d’œuvre et une grande technicité.

Les principales composantes de l’horticulture sénégalaise

  • Le maraîchage : production de légumes à cycle court (carotte, tomate, oignon, chou…).

  • La floriculture : culture de plantes ornementales en milieu urbain et périurbain.

  • L’arboriculture fruitière : mangue, papaye, citron, goyave, pastèque.

  • Les plantes médicinales et aromatiques : menthe, bissap, citronnelle, basilic local.

Une filière aux impacts multiples

  • Création de plus de 300 000 emplois directs et indirects.

  • Participation féminine supérieure à 60 %, en particulier dans le maraîchage.

  • Revenus rapides, avec des cycles de 2 à 3 mois.

  • Croissance continue des exportations vers l’Europe (haricot vert, tomate cerise, mangue).

Quelle est la plus grande zone horticole du Sénégal ?

Les Niayes : la locomotive de l’horticulture sénégalaise

Située entre Dakar et Saint-Louis, la zone des Niayes est le principal bassin de production horticole du pays. Elle concentre plus de 60 % de la production horticole nationale.

Atouts majeurs des Niayes :

  • Sols sableux bien drainés, idéals pour les légumes racines.

  • Accès à l’eau souterraine pour l’irrigation.

  • Proximité de Dakar, facilitant l’acheminement vers les marchés urbains et l’export.

  • Présence d’institutions clés comme le CFPH de Cambérène, qui forme des techniciens et producteurs qualifiés.

“L’horticulture dans les Niayes est à l’agriculture ce que le pétrole est à l’économie : une richesse stratégique.”

Autres zones à fort potentiel horticole :

  • Vallée du fleuve Sénégal : cultures irriguées, surtout en saison sèche.

  • Casamance : diversité écologique favorable aux fruits tropicaux, piment et gingembre.

  • Bassin arachidier : reconversion vers les légumes de saison et les cultures maraîchères.

Quels sont les métiers liés à l’horticulture au Sénégal ?

Des débouchés variés pour tous les profils

L’horticulture offre une palette de métiers en constante évolution, allant de la production à la transformation, en passant par la logistique et la commercialisation.

Métiers de terrain :

  • Ouvrier horticole : plantation, arrosage, entretien des cultures.

  • Technicien horticole : suivi agronomique, fertilisation, planification.

  • Chef d’exploitation : gestion globale de la production, du personnel et du marché.

  • Pépiniériste : multiplication et vente de plants certifiés.

Métiers connexes :

  • Transformateur agroalimentaire : conservation, séchage, jus, sauces.

  • Exportateur horticole : normes phytosanitaires, traçabilité, logistique export.

  • Conseiller agricole : appui technique aux producteurs, vulgarisation, formation.

Où se former aux métiers horticoles ?

Le Centre de Formation Professionnelle Horticole (CFPH) de Cambérène, fondé en 1960, propose :

  • CAP horticole,

  • BTH (Brevet de Technicien Horticole),

  • BTSH (Brevet de Technicien Supérieur Horticole),

  • Certificats de spécialité pour jeunes déscolarisés.

Plus de 5 000 professionnels formés depuis la création du CFPH.

Quelle est la différence entre maraîchage et horticulture ?

Deux concepts proches mais distincts

Le maraîchage est une sous-branche de l’horticulture, centrée exclusivement sur la culture de légumes à cycle court, principalement destinés à l’alimentation.

Critère Horticulture Maraîchage
Plantes cultivées Fruits, légumes, fleurs, plantes médicinales Légumes uniquement
Durée de culture Variable (2 mois à plusieurs années) Courte (2 à 4 mois)
Objectifs Alimentation, esthétique, santé Alimentation directe
Diversité des métiers Très large Focalisée sur la production

Le potentiel de l’horticulture au Sénégal : forces, défis et perspectives

Forces du secteur horticole sénégalais

  • Climat tropical favorable à la culture toute l’année.

  • Main-d’œuvre abondante et motivée, notamment féminine.

  • Forte demande régionale et internationale (UEMOA, Europe).

  • Initiatives de digitalisation (ex. : plateforme HortiConnect).

Principaux défis à relever

  • Accès au foncier sécurisé, en particulier pour les femmes.

  • Coût élevé de l’eau, des semences et des engrais.

  • Manque d’organisation commerciale des producteurs.

  • Risque climatique (sécheresse, inondations, salinisation des sols).

Opportunités de croissance

  • Croissance annuelle estimée à 6-8 % d’ici 2030 (source : Ministère de l’Agriculture).

  • Certification biologique et traçabilité pour répondre aux exigences des marchés premium.

  • Utilisation de plateformes numériques pour relier producteurs et acheteurs (ex. : Horticonnect).

Exemple concret : culture de tomate cerise sur 0,5 ha

  • Investissement initial : 250 000 FCFA

  • Rendement moyen : 7 tonnes

  • Prix de vente : 250 FCFA/kg

  • Revenu brut estimé : 1 750 000 FCFA

  • Bénéfice net : environ 1 500 000 FCFA

Foire aux questions (FAQ) sur l’horticulture au Sénégal

1. Qu’est-ce que l’horticulture au Sénégal ?

C’est un secteur agricole spécialisé dans la culture de légumes, fruits, fleurs et plantes médicinales, à haute valeur ajoutée. Il répond à des besoins alimentaires, économiques et environnementaux.

2. Quelle est la plus grande zone horticole du pays ?

La zone des Niayes, entre Dakar et Saint-Louis, est le cœur de l’horticulture nationale, grâce à ses sols fertiles, ses ressources en eau et sa proximité des marchés.

3. Quels métiers sont accessibles dans ce secteur ?

De l’ouvrier horticole au transformateur agroalimentaire, en passant par le technicien horticole, le pépiniériste ou l’exportateur, les débouchés sont nombreux.

4. Maraîchage et horticulture, est-ce la même chose ?

Non. Le maraîchage est une branche de l’horticulture, centrée sur la production de légumes. L’horticulture est plus large et inclut également les fruits, fleurs et plantes aromatiques.

5. Où trouver une synthèse PDF sur le potentiel horticole au Sénégal ?

Des ressources telles que les rapports du Ministère de l’Agriculture, les publications de l’ISRA ou encore les notes techniques de HortiConnect sont disponibles sur demande via notre plateforme.

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