novembre 20, 2024

Promotion des infrastructures de stockage et de conservation : Clé de voûte pour réduire les pertes post-récolte au Sénégal

Introduction

Le Sénégal, leader en Afrique de l’Ouest dans la production horticole, fait face à un défi majeur : les pertes post-récolte. Ces pertes, estimées à près de 30 % de la production totale, résultent principalement du manque d’infrastructures de conservation adaptées. En conséquence, les producteurs et les commerçants perdent une part significative de leurs revenus, tandis que les consommateurs subissent une hausse des prix en raison de la rareté des produits. Conscient de cette problématique, le Programme National des Ressources Hydrauliques (PNRH) s’engage à moderniser la filière en investissant dans des infrastructures de stockage performantes. Cet article explore les efforts entrepris pour transformer le secteur horticole et les avantages qu’ils apportent aux différents acteurs économiques.

Les enjeux des pertes post-récolte

La filière horticole sénégalaise est caractérisée par une forte dépendance aux pratiques traditionnelles. Les produits, une fois récoltés, sont souvent exposés à des conditions climatiques extrêmes. Sans réfrigération ou stockage adapté, les fruits et légumes subissent une dégradation rapide. Cette situation nuit à la rentabilité des producteurs et limite leur capacité à approvisionner les marchés locaux, les supermarchés, et les exportateurs de manière fiable.

Le PNRH met l’accent sur l’urgence d’investir dans des solutions modernes pour réduire ces pertes. En effet, chaque tonne sauvée représente non seulement une opportunité économique, mais aussi une contribution majeure à la sécurité alimentaire du pays.

Les infrastructures de stockage moderne

Pour répondre à ce défi, le PNRH a initié la construction de chambres froides, de magasins de stockage et d’abris séchoirs adaptés aux besoins des producteurs. Les chambres froides permettent de maintenir les produits à des températures optimales, ralentissant ainsi leur dégradation. Les magasins de stockage, quant à eux, assurent un espace sécurisé pour entreposer les récoltes dans de bonnes conditions d’aération et de propreté.

Les abris séchoirs offrent une solution spécifique pour les produits transformables comme les mangues et les tomates, qui peuvent être séchés et vendus sous une forme stable et durable. Ces infrastructures, stratégiquement implantées près des zones de production, réduisent également les coûts de transport et les délais de traitement des produits.

Impact sur les producteurs et les marchés locaux

Avec l’installation de ces infrastructures, les producteurs bénéficient d’une meilleure conservation de leurs récoltes. Ils peuvent ainsi commercialiser leurs produits sur une période plus longue, évitant la saturation des marchés locaux immédiatement après la récolte. Par conséquent, les prix sont stabilisés, ce qui profite autant aux consommateurs qu’aux producteurs.

Les marchés locaux voient également une hausse de la qualité des produits disponibles. Les supermarchés et épiceries, qui exigent des standards stricts, trouvent plus facilement des fournisseurs répondant à leurs critères. Ces améliorations créent un cercle vertueux, où l’investissement dans le stockage renforce la confiance entre les acteurs de la chaîne d’approvisionnement.

Opportunités pour l’exportation

L’exportation de fruits et légumes, qui représente une part importante des revenus du secteur horticole, dépend étroitement de la qualité des produits. Les normes internationales imposent des critères rigoureux en termes de fraîcheur, de texture et d’apparence. Grâce aux infrastructures de conservation, les produits sénégalais peuvent concurrencer ceux des autres pays producteurs sur le marché international.

En outre, les pertes réduites augmentent la disponibilité des volumes exportables. Cela ouvre la voie à des contrats plus lucratifs avec des partenaires à l’étranger, renforçant ainsi la position du Sénégal en tant qu’acteur majeur de l’exportation horticole en Afrique.

Perspectives et recommandations

Pour maximiser les bénéfices des infrastructures de stockage, il est essentiel d’accompagner leur mise en place par des formations techniques pour les exploitants agricoles. Les producteurs doivent être sensibilisés aux bonnes pratiques de récolte et de préservation. De plus, le gouvernement et les partenaires privés sont invités à multiplier les partenariats public-privé pour financer et maintenir ces infrastructures sur le long terme.

Enfin, une meilleure organisation des chaînes logistiques pourrait accroître encore davantage l’efficacité des infrastructures de stockage. Par exemple, le regroupement des producteurs au sein de coopératives peut faciliter l’accès à ces installations, tout en réduisant les coûts individuels.

Conclusion

La promotion des infrastructures de stockage et de conservation représente une réponse concrète et efficace au problème des pertes post-récolte au Sénégal. En réduisant ces pertes, le PNRH contribue non seulement à renforcer la compétitivité de la filière horticole, mais aussi à améliorer les conditions de vie des acteurs du secteur. Avec des efforts conjoints entre l’État, les producteurs et les entreprises privées, le Sénégal peut exploiter pleinement son potentiel horticole et s’imposer comme un modèle de réussite en Afrique.

 

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