Introduction
L’horticulture sénégalaise a connu une transformation significative ces dernières années, jouant un rôle crucial dans l’économie nationale. Grâce à des initiatives telles que le Programme National de Relance de l’Horticulture (PNRH), le secteur continue d’évoluer, contribuant non seulement à l’autosuffisance alimentaire, mais aussi à l’exportation de fruits et légumes vers les marchés internationaux. Cet article examine les avancées réalisées, les objectifs atteints et les défis à relever pour consolider les acquis du secteur horticole au Sénégal, avec un accent particulier sur les produits tels que l’oignon, la pomme de terre, la carotte, et les fruits comme la mangue et la banane.
Évolution de la production horticole au Sénégal
Depuis 2012, le Sénégal a enregistré des progrès remarquables dans la production de légumes et de fruits. Par exemple, entre 2018 et 2019, la production horticole a augmenté de 10,9 %, atteignant 1 624 456 tonnes, une performance largement supérieure à celle de l’année précédente. La production d’oignons représente 36 % du volume total des légumes, avec une production de 444 871 tonnes en 2019. Ces chiffres révèlent l’efficacité des politiques publiques visant à soutenir ce secteur, notamment par l’amélioration des pratiques agricoles et l’accès aux intrants.
Contribution à l’autosuffisance alimentaire
L’un des objectifs clés du PNRH est de garantir la souveraineté alimentaire en réduisant la dépendance du Sénégal vis-à-vis des importations de produits horticoles. À cet effet, des cultures comme la pomme de terre, avec une production de 158 875 tonnes en 2019, ont permis de couvrir les besoins nationaux pendant 9 mois sur 12, comparé à seulement 7 mois en 2018. L’introduction de techniques modernes et l’amélioration des rendements à l’hectare ont contribué à cette performance.
De plus, la production de carottes, principalement dans les zones des Niayes, a atteint un taux de réalisation de 140 %, ce qui a permis de répondre à une demande croissante, notamment des marchés locaux et des supermarchés en quête de produits de qualité. La maîtrise de l’eau et l’accès à des moyens d’irrigation modernes ont joué un rôle central dans ces progrès.
Croissance des exportations de fruits et légumes
Les exportations horticoles constituent un levier de croissance important pour l’économie sénégalaise. En 2019, malgré une légère baisse par rapport à 2018, le volume total exporté s’est élevé à 107 977 tonnes, avec une part importante de mangues (19 450 tonnes) et de maïs doux (19 125 tonnes). Ces produits sont principalement destinés aux marchés européens et sous-régionaux.
La filière mangue, représentant 47 % de la production fruitière du pays, reste cependant sous-exploitée en raison de la mouche des fruits et des pratiques post-récoltes inadéquates. Des mesures telles que l’amélioration des techniques de conditionnement et la mise en place de normes de qualité permettent de limiter les pertes et d’assurer la compétitivité de l’exportation.
Défis et opportunités pour les acteurs du secteur
Malgré ces résultats, le secteur horticole sénégalais fait face à des défis persistants. Le manque d’infrastructures de stockage et de conservation freine la capacité des producteurs à répondre à la demande durant toute l’année. Les exportateurs de fruits et légumes doivent faire face à des exigences de qualité rigoureuses pour les marchés internationaux, notamment en matière de traçabilité et de respect des normes phytosanitaires.
Par ailleurs, l’accès limité aux crédits agricoles et le coût élevé des intrants demeurent des obstacles majeurs, surtout pour les petits exploitants. Pour remédier à cela, le PNRH prévoit d’augmenter les subventions et d’améliorer l’accès au financement.
Perspectives d’avenir
À l’horizon 2023, le PNRH ambitionne de porter la production nationale à 4 192 184 tonnes, soit une augmentation de 32,88 % par rapport à 2019. Cette progression repose sur l’intensification des pratiques agricoles et l’augmentation des surfaces emblavées, notamment pour les cultures prioritaires comme l’oignon, la pomme de terre et la pastèque. L’accent sera également mis sur le renforcement des capacités des acteurs locaux, l’amélioration de la gestion des ressources hydriques et l’appui au secteur privé pour soutenir la transformation et la commercialisation des produits.
Ce bilan montre que le Sénégal dispose d’un potentiel énorme dans le secteur horticole, tant pour répondre aux besoins nationaux que pour s’imposer sur les marchés d’exportation. Toutefois, la mise en place d’infrastructures adéquates et la modernisation des pratiques agricoles seront des leviers essentiels pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par le PNRH.